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S’endetter pour cotiser à son REER? Informez-vous!

En ces derniers jours de février, vous songez à cotiser à vos REER à la dernière minute, cependant, vous ne disposez pas assez d’argent pour le faire, et vous pensez emprunter la somme nécessaire. Vous ne savez pas s’il s’agit d’une bonne idée de s’endetter pour cotiser à votre REER, car vous craignez qu’un nouvel emprunt n’augmente vos frais fixes et fasse diminuer votre cote de crédit. Voici quelques pistes de réflexion qui pourront vous aiguiller dans votre décision.

Le REER : de quoi s'agit-il?

Cet acronyme désigne le Régime enregistré d’épargne-retraite. Toutes les sommes que vous y mettez sont destinées à être conservées pour utilisées pour vivre lorsque vous aurez atteint votre retraite. D’un point de vue fiscal, le REER vous permet de réduire votre salaire gagné au cours de l’année où vous effectuez votre contribution, ce qui résulte en un remboursement d’impôt de la part des 2 gouvernements provincial et fédéral. Ainsi, les sommes cotisées durant l’année 2023 et les 60 premiers jours de l’année 2024 pourront servir, lors de la déclaration des revenus de l’année 2023, à diminuer le revenu total gagné en 2023.

L’économie d’impôt qui en résultera aura pour effet de générer une diminution des impôts à payer dans l’année 2023 ou à vous permettre d’obtenir un remboursement d’impôts.

 

S'endetter pour cotiser à son REER, est-ce que ça en vaut la peine?

Nombreuses sont les institutions financières qui proposent aux consommateurs des offres de « prêt REER », dans le but de maximiser les remboursements d’impôts qu’ils pourraient recevoir des gouvernements. Bien qu’il soit vrai qu’en cotisant une somme plus élevée dans vos REER, vous recevrez un remboursement d’impôt plus important, il faut par ailleurs demeurer vigilant quant à l’utilisation que vous ferez de cet argent. En effet, pour que cette offre soit profitable, il faut respecter un certain nombre de critères.

Tout d’abord, vous devez vous qualifier pour recevoir un remboursement d’impôt. En effet, si votre revenu de l’année courante ne dépasse pas le montant d’exemption personnelle de base établi par les gouvernements (Pour l’année 2023, il s’agit de 15 000 $ au fédéral et 17 183 au provincial), vous n’avez pas à payer d’impôt, par conséquent, vous ne pouvez pas qualifier pour recevoir un remboursement d’impôts.

Impérativement, le remboursement d’impôt que vous recevrez devra être utilisé en totalité afin de rembourser votre prêt REER. De plus, il faut comprendre que, même dans ce cas, vous paierez de l’intérêt sur votre prêt REER, puisque le montant de votre remboursement d’impôt n’égalera jamais le montant de votre contribution REER. Par exemple, pour un contribuable québécois qui a gagné 50 000 $ en 2023, l’impôt prélevé par le gouvernement s’élève à 13 765 $. S’il décide de contracter un prêt REER de 5 000 $ et de cet argent mettre dans ses REER, son revenu imposable diminue à 45 000 $, qui correspond à un impôt total de 12 389 $. Les gouvernements lui remettront donc la différence entre l’impôt prélevé initialement et l’impôt normalement dû, soit la somme de 1 376 $.

Une fois le remboursement d’impôt affecté au solde de l’emprunt, le contribuable demeurera avec un solde de 3 624 $ auquel s’additionnera des intérêts qui devront être acquittés au cours de l’année à venir.

La prudence est de mise

Il ne faut pas perdre de vue que le but premier du REER est de mettre de l’argent de côté en vue de sa retraite. Contracter un prêt pour cotiser à son REER revient donc à contracter une dette aujourd’hui dans le but de disposer de cet argent beaucoup plus tard, puisque l’ âge normal de la retraite est fixé à 65 ans.

La meilleure pratique consiste à contribuer à chaque mois à votre REER ou à débuter votre contribution mensuelle aussitôt que la marge de crédit utilisée en début d’année pour effectuer l’emprunt REER aura été remboursée. Vous pourrez ainsi étaler votre contribution REER tout au long de l’année sans contraintes et vous n’aurez plus à attendre la pression de la « saison des REER » pour contribuer dans l’urgence et risquer de vous enliser un peu plus dans les dettes.

Une pratique alternative, qui est plus flexible est de mettre en place un programme de CELI ou compte d’épargne libre d’impôts. Contrairement au REER, le CELI ne produit pas de remboursement d’impôts puisque les contributions ne peuvent être déduites des revenus courants, par contre le rendement des sommes investies croissent à l’abri de l’impôt.

Le REER et la faillite personnelle

En cas de faillite personnelle, les sommes cotisées dans un REER demeurent insaisissables, à condition que ces cotisations aient été effectuées plus de 12 mois avant la date de la faillite. Par exemple, pour une faillite déclarée le 15 mars 2024, toutes les sommes investies dans un compte REER entre le 15 mars 2023 et la date de la faillite deviennent saisissables. Votre syndic autorisé en insolvabilité les conservera à votre dossier, comme actif à être partagé entre vos créanciers.

N’oubliez pas, votre compte REER n’est pas un compte d’épargne normal duquel vous pouvez retirer de l’argent pour rembourser vos dettes ou régler vos problèmes financiers. En procédant ainsi, vous courrez le risque d’empirer votre situation, et même de perdre vos économies accumulées durant des années. Faites-vous accompagner par des professionnels qui maîtrisent la législation. Nos syndics autorisés en insolvabilité sont là pour vous conseiller.

Prenez rendez-vous avec l’un de nos conseillers RMR pour discuter de votre situation

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